Mercure
Une planète d'observation difficile

Diamètre équatorial : | 4 878 km |
Masse : | 3,302 2 × 1023 kg (0,055 3 × Terre) |
Densité moyenne : | 5,43 × eau |
Vitesse de libération à l'équateur : | 4,25 km·s−1 |
Température : | 173 K à 703 K (−100 °C à +430 °C) |
Inclinaison de l'équateur sur le plan orbital : | 0° |
Période de rotation sidérale : | 58,646 jours |
Période de révolution sidérale : | 87,969 jours |
Période de révolution synodique : | 115,88 jours |
Excentricité de l'orbite : | 0,205 6 |
½ grand-axe de l'orbite : | 0,387 UA |
Inclinaison sur l'écliptique : | 7,004° |
Vitesse moyenne sur orbite : | 47,89 km·s−1 |
Albédo : | 0,10 |
Nombre de satellites : | 0 |
Mercure, la première planète de notre système solaire, est visible à l'œil nu et connue depuis des temps immémoriaux. Cependant, en raison de sa petite taille (son diamètre vaut environ une fois et demi celui de la Lune) et de sa proximité avec notre étoile, elle reste difficile à observer car toujours baignée dans les lueurs de l'aube ou du crépuscule. L'apercevoir relève donc souvent de l'exploit. Le moment le plus propice à son observation est lors d'une élongationÉlongation : écart angulaire d'un astre au Soleil, mesuré depuis la Terre. Pour les planètes orbitant à l'intérieur de l'orbite terrestre, elles ne peuvent être observables en pleine nuit et à l'opposé du Soleil.
Glossaire maximale (il y en a 6 à 7 par an), mais elle ne peut se séparer de plus de 27° 45' par rapport au Soleil pour la plus faste. Depuis une latitude moyenne de l'hémisphère Nord, en raison de la position sur l'écliptiqueÉcliptique : projection du plan de l'orbite terrestre sur la voûte céleste. Pour cette raison, il correspond également au déplacement apparent du Soleil parmi les étoiles sur une année.
Glossaire, les plus favorables ont lieu le soir au printemps et le matin en automne.
Toutes les tentatives d'observations de détails sur Mercure sont restées vaines depuis la Terre, la résolution télescopique reste inférieure à 700 km, il faudra attendre les années 1974 et 1975 pour avoir les premières images détaillées de sa surface. Elles nous ont été transmises par la seule sonde spatiale à être passée à sa proximité : Mariner-10. Par un concours de circonstances, la planète présentant à chaque visite le même hémisphère éclairé, seulement la moitié de sa surface a pu être cartographiée.
Une surface « lunaire »
Les images de Mariner-10 révèlent une surface « lunaire » criblée d'impacts de météorites. La structure la plus remarquable est sans conteste le bassin Caloris (bassin de la Chaleur), un immense cratère de 1 300 km de diamètre. Il aurait été formé par l'impact d'un corps d'environ 100 km de diamètre il y a 3,8 millions d'années.
Cette similitude d'aspect avec la surface de la Lune diffère cependant notablement par la présence d'escarpements : immenses failles orientées Nord-Sud. L'origine de ces formations résulterait essentiellement du ralentissement de la rotation de la planète. L'écart entre diamètre équatorial et polaire ayant ainsi tendance à devenir nul, couplé à une certaine contraction due au refroidissement général de la planète, pourrait expliquer la direction privilégiée de ces formations.

Le messager des dieux
À l'image du dieu romain aux pieds ailés auquel elle doit son nom, Mercure est la planète la plus rapide sur son orbite (48 km·s−1), elle effectue sa révolution sidérale en seulement 87,97 jours terrestres ; la rotation sidérale vaut 58,65 jours terrestres. L'orbite de Mercure est ainsi en « résonance gravitationnelle », le rapport entre révolution sidérale et rotation sidérale valant exactement 2/3. Cette synchronisation est conservée en raison de la forte excentricité de l'orbite : 0,206 ; le bassin d'impact Caloris créant également une anomalie de masse qui « cale » dans la même direction les renflements de marées lors d'un passage au périhélie. Le jour mercurien, écart de temps entre deux passages du Soleil au méridien d'un même lieu, vaut 176 jours terrestres. Il dure ainsi deux fois plus que l'année.
La distance de Mercure au Soleil oscillant de 0,307 UA pour le périhélie à 0,466 UA pour l'aphélie (½ grand-axe : 0,387 UA), les températures extrêmes vont de −100 °C (173 K) pour la surface non-éclairée à 430 °C (703 K) pour l'hémisphère directement exposé au Soleil.
Crédits photographiques : NASA, sauf mention contraire.